En complément de sa stratégie zéro émission nette de carbone à horizon 2030, l’aéroport de Nice engage tous ses publics dans le tri à la source : voyageurs, commerçants et personnels des avions.
Chaque jour, ce sont quelque 41 000 passagers qui se restaurent et font des achats dans la trentaine de commerces, se délestent de leur bouteille d’eau avant les contrôles de sécurité, consomment en patientant dans les halls d’embarquement puis à bord de leur avion reliant Nice à l’une de ses 122 destinations…
Résultat : jusqu’en 2020, les activités de la deuxième plateforme aéroportuaire de France généraient plus de 3 000 tonnes de déchets, principalement liés à la consommation nomade des voyageurs. Ces déchets étaient alors valorisés quasi-exclusivement en énergie, via l’unité de valorisation énergétique de Nice.
La stratégie de gestion des déchets de l’aéroport Nice Côte d’Azur est pilotée par Thierry Bauduin, chef du département Moyens Généraux, en étroite collaboration avec Mélanie Charil, responsable Environnement et démarche SMI (système de management intégré). Retrouvons ici quelques enseignements de leur expérience à partager.
14,8 millions de passagers ont embarqué ou débarqué à l’aéroport Nice Côte d’Azur en 2024
2e plateforme
aéroportuaire de France
14,8 millions
de passagers
59
compagnies aériennes
70 espaces de vente
1 100 m2 commerciaux
Chiffres clés
Aéroport de Nice Côte d'Azur
Données 2024
L’augmentation de la valorisation des déchets grâce au tri
Historiquement engagé dans une trajectoire "Zéro émission nette de CO2 en 2030", certifié ISO 50 001 (et prochainement ISO 14001), l’aéroport de Nice a élargi ses engagements environnementaux à la gestion de ses déchets en 2021.
L’étude des gisements de déchets
Une étude des gisements de déchets générés dans les espaces publics, les commerces et les avions est alors menée en vue d’évaluer ces principaux flux. L’objectif est d’augmenter la part des déchets recyclés via la filière des emballages – qui réunit les plastiques, le carton et le papier – et ainsi de réduire le volume des déchets résiduels (encore désignés DIB, déchets industriels banals).
L’application des obligations de tri des déchets
Introduites par la loi AGEC (loi anti-gaspillage pour une économie circulaire), les obligations de tri à la source et de valorisation des biodéchets dès le premier kilo ont encouragé de belles progressions, tant du recyclage des emballages que de valorisation des déchets alimentaires.
La conversion des voyageurs au tri des emballages dans les terminaux aéroportuaires
Une très grande part de la valorisation des déchets collectés dans les espaces publics de l’aéroport repose sur le tri à la source effectué par les passagers. A cette fin, 130 poubelles bi-flux ont été disposées dans les trois terminaux de l’aéroport et une campagne de communication a accompagné le déploiement du tri à la source des voyageurs. « Nous dépendons de la bonne volonté du passager qui a le déchet entre ses mains », souligne Thierry Bauduin.
Le stress propre au voyage et les différences nationales de conventions de tri peuvent être des obstacles. « Toutefois, on progresse ! », reconnaît le chef du département Moyens généraux. Et de fait : la part des emballages triés a significativement augmenté, passant de 34 tonnes en 2023 à 158 tonnes en 2024.
Une valorisation des déchets en progression
L’ambition est d’atteindre 40 % de valorisation matière d’ici la fin de l’année 2025 puis, à plus long terme, au moins 65 %. Ajoutons que la mise en service en 2026 du centre de production d’énergie verte de la Métropole Nice Côte d’Azur, Arianeo, dont la construction est confiée au groupement Veolia et Banque des Territoires, viendra parachever l’objectif d’amélioration du taux de valorisation. Doté d’un centre de tri dernière génération, il permettra d’absorber et d’optimiser le traitement des différents flux recyclables.
35%
valorisation matières
65%
valorisation énergétique
Pourquoi vider puis jeter sa bouteille en plastique avant le contrôle de sûreté ?
Le délestage des bouteilles en plastique est obligatoire en amont du contrôle de sûreté. Le règlement limite en effet à 100 ml la quantité de liquide accepté en cabine en vue d’éviter la présence de liquides inflammables ou explosifs à bord. Aussi, les voyageurs sont invités à vider leurs bouteilles dans les vidoirs placés avant le contrôle puis à les jeter dans la corbeille, côté emballages.
Sans ces deux gestes (vidage et corbeille emballage), les bouteilles sont détournées de toute possibilité de recyclage. L’erreur à éviter absolument : une bouteille non vidée et jetée côté “autres déchets” : elle accroît inutilement le poids des déchets résiduels et donc les coûts de traitement !
L'efficace coopération des restaurants pour le tri des biodéchets
L’aéroport de Nice compte 20 restaurants implantés dans les espaces commerciaux de ses trois terminaux. En février 2023, le tri des biodéchets a été déployé avec la mise à disposition :
- de bio-seaux,
- de locaux de stockage fermés et réfrigérés, installés dans les sous-sols de chacun des terminaux,
- et d’une signalétique de tri.
Tous les commerçants ont été pris en compte
« Avec Veolia, nous avons rencontré tous les commerces et les restaurants pour la prise en compte de leurs contraintes », rapporte Mélanie Charil. « Aujourd’hui, le tri des biodéchets est un succès : tous les commerçants jouent le jeu ! ». Thierry Bauduin ajoute : « Nous avions envisagé un service de collecte des biodéchets directement dans les restaurants. Mais, preuve que nous apportons un réel service avec des locaux à déchets facilement accessibles, nos restaurateurs viennent eux-même déposer leurs bio-seaux. »
+ 30 % de biodéchets en un an
Initialement estimé à une cinquantaine de tonnes par an, le volume des biodéchets a atteint 55 tonnes dès 2023 pour dépasser 70 tonnes en 2024 ! La marge de progression est prometteuse si l’on considère qu’à ce jour, ce sont majoritairement les déchets de préparation en cuisine qui sont collectés. Les tables de tri, destinées à collecter les restes alimentaires séparés par les convives, devraient permettre d’augmenter le volume des biodéchets. L’équipe de l’aéroport se montre confiante sur cette évolution des comportements en fin de repas.
Nous sommes aux côtés de l’aéroport pour relever son défi de valorisation de tous ses déchets !
Cartons et papiers
334 t
Biodéchets
74 t
Emballages
158 t
Résiduels
1 865 t
Chiffres clés
Principaux déchets valorisés par l'aéroport de Nice Côte d'Azur
Données 2024
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