Le cinéma se met au vert : prévention, tri et recyclage des déchets sur le tournage du film de Nicolas Vanier

La société de production Radar Films se convertit à l’éco-tournage et au zéro déchet.

Bonne pratique – Le cinéma se met à l’écoresponsabilité et les équipes de réalisation adoptent les écogestes. Gros plan sur la prévention, le tri et le recyclage des déchets sur le tournage du prochain film de Nicolas Vanier.


La personnalité de Nicolas Vanier y est semble-t-il pour beaucoup ! L’aventurier et réalisateur, connu pour ses expéditions dans le Grand Nord et pour ses comédies tournées en milieux naturels (Le Dernier Trappeur, L’Odyssée Sauvage, Belle et Sébastien…), a fait le choix d’un tournage écoresponsable pour son prochain film. Cela s’est déroulé en grande partie en région Champagne, entre mai et juillet 2021. La société de production Radar Films, conseillée par Secoya Ecotournage, a réglé la vie logistique quotidienne de l’équipe de tournage, impulsant les écogestes en matière de déplacements, d’énergie, d’achats alimentaires et bien entendu, de réduction et recyclage des déchets.


Organiser la collecte des déchets pour neuf semaines et demi de tournage

« Dans le monde de l’audiovisuel, du cinéma ou encore de la publicité, le problème des déchets se pose toujours sur les tournages » commence Pauline Garcia, éco-manageuse chez Secoya Eco-tournage. En règle générale, les régies sollicitent les collectivités. Lesquelles, selon la durée du tournage et l’importance des déchets, mettent à disposition des bacs à déchets, ouvrent les portes des déchetteries ou orientent vers des prestataires de collecte de déchets. 

Dans le cas du tournage du film de Nicolas Vanier, « Champagne ! », d’entrée de jeu, l’ambition affichée est de générer le moins de déchets possibles et pour ce faire, d’en recycler un maximum. Le challenge pouvait sembler difficile à relever dans le milieu du cinéma. Et pourtant ! L’équipe de production a multiplié les pratiques vertueuses.
 

Trier les déchets du décor au plateau : les 5 flux, les biodéchets, les masques et même les mégots ! 

Contenant pour le tri des déchets

L’équipe du tournage, 60 à 70 personnes, s’est installée pour pratiquement dix semaines à proximité de Reims (Marne) sur trois sites distants de quelques kilomètres : le filmage et prises de vues à Villlers-Allerand, l’habillage-coiffage-maquillage (HCM) et le bureau de la production à Rilly-la-Montagne, et le labo de la cantine à Epernay.

Chacun de ces sites a été équipé par Veolia de contenants et autres matériels pour trier le papier, le carton, les plastiques, le verre, les biodéchets, les masques chirurgicaux… et même les mégots ! Ces derniers bénéficient d’une solution nouvelle de valorisation auprès d’un partenaire qui en fait le substrat de champignons, eux-mêmes transformés en néo-matériau de construction d’objets ou en énergie.
Hormis les déchets résiduels, traités à unité de valorisation énergétique REMIVAL Reims (51), l’ensemble des flux a été orienté vers le centre de tri de Saint-Brice-Courcelles (51) pour être ensuite acheminés vers les sites de recyclages et valorisations les plus proches. Les biodéchets, par exemple, ont été valorisés dans des méthaniseurs locaux, après avoir été déconditionnés sur le pôle de valorisation de Beine-Nauroy (51).

 

 

Sur un tournage de quelques semaines comme celui-ci, il faut une mise en route rapide des collectes. La difficulté a résidé dans la bonne estimation des volumes des différents flux de déchets. Heureusement, nous avons pu réajuster facilement les fréquences avec Veolia.
Mélanie Pienne
Régisseuse adjointe, Radar Films - Paris

Agir concrètement pour sensibiliser le milieu des tournages

Table de la régie du tournage du film Radar

Mélanie Pienne, régisseuse adjointe de Radar Films, partage avec enthousiasme son expertise en matière de réduction des déchets sur les tournages ! La table régie, lieu stratégique où sont mis à disposition boissons chaudes et froides, encas salés ou sucrés, fruits…, donne la mesure des efforts consentis par la régie : « Nous avons remplacé les bouteilles en plastique par des gourdes et des gobelets réutilisables (écocups). Pour éviter un maximum d’emballages, nous nous sommes équipés de machines à eau pétillante et de sorbetières pour fabriquer sodas et glaces maison. Nous avons aussi prévu une trancheuse à jambon pour consommer au fur et à mesure sans suremballage ni gaspillage. La table régie, tout comme notre cantine, a été alimentée en filière courte et biologique avec des partenaires locaux… ».

Il convient d’ajouter les choix opérés en matière de déplacement (covoiturage, voitures électriques) et d’énergie (groupe électrogène loué localement) : il s’agit souvent de compromis qui combinent contraintes propres au tournage et prise en compte de l’impact carbone.

 

Tous les tournages devraient se mettre au vert

Pour la plus grande satisfaction des équipes concernées, ces modalités écoresponsables ont été très largement comprises et adoptées. Une juste récompense pour l’équipe de production et les partenaires : « La logistique induite par ces bonnes pratiques est compliquée. C’est bien d’être accompagné car ce n’est pas simple de tout prendre en compte ! » reconnaît Mélanie Pienne. « Mais lorsque nous sommes en tournage fixe pendant plusieurs semaines, comme c’est le cas sur le tournage de « Champagne ! », cela devient par contre tout à fait possible. Tous les tournages devraient se mettre au vert. »

Des décorateurs aux acteurs, du cuisinier au réalisateur, tout le monde a joué le jeu ! Ainsi, le bilan de la gestion des déchets, sur ces neuf semaines et demi de tournage, donne les résultats suivants :

Statistiques sur la répartition des tonnages par matière
Résumé de la performance environnementale de Radar Films

Données extraites de l’espace client Veolia de Radar Films.

 

Le bilan économique demande à être affiné mais Mélanie Pienne a pu constater que ces pratiques de tri des déchets aussi bien que d’achat responsables ont également des vertus en matière de gaspillage alimentaire, nettement inférieur à ce qu’elle a pu connaître sur d’autres tournages. Cela vient en partie compenser les surcoûts.

 


 

Radar Films a demandé une pesée de l’ensemble des bacs collectés en vue d’établir le bilan environnemental de l’éco-tournage. Aussi, nous avons organisé des collectes avec des camions dotés d’une pesée embarquée pour enregistrer séparément le poids de chaque flux de déchets. Les données étaient reportées dans l’espace client Veolia, accessible en ligne. Ainsi, Secoya et Radar Films ont pu établir leur propre bilan de valorisation des déchets.
Claire Camus
Chargée d’affaire Région Marne - Ardennes, VEOLIA RECYCLAGE & VALORISATION DES DÉCHETS

Deux figurants Veolia au générique

Le temps d'une nuit, Sarai et Joey, de l'agence de collecte Veolia de Beine-Nauroy, près de Reims, ont joué leur propre rôle de chauffeur-rippeur sur le tournage du film Champagne.
« Je n’ai pas hésité une seconde lorsque mon chef m’a proposé cette figuration, explique Joey. Même si notre scène était tournée de nuit, entre 1h et 4h du matin… Ce que je retiens de ce tournage ? L’ambiance décontractée : tout le monde était souriant. Un vrai plaisir ! »

Photo de Sarai et Joey de l'agence de collecte Veolia de Beine-Nauroy

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